L'accord États-Unis-UE est-il une opportunité ou une menace ?

En 2020, la production d'acier de la Turquie a augmenté de 6 points de pourcentage de plus que la production mondiale, atteignant 6,1 %. Malgré la baisse de 10,6 % en octobre due à la diminution de 23,3 % en Chine, au cours des 10 premiers mois de 2021, alors que la production mondiale d'acier brut a enregistré une augmentation de 5,9 %, l'augmentation de la production de la Turquie était de 14,2 %. Compte tenu du fait que cette tendance pourrait se poursuivre dans les 2 prochains mois, en plus de la situation positive de 2020, il est estimé que l'augmentation de la production en Turquie sera au moins deux fois supérieure à l'augmentation de la production mondiale d'acier d'ici la fin de l'année. Cette augmentation de la production a été significativement stimulée par la demande étrangère plutôt que par la demande intérieure. Malgré toutes les mesures de protection, notre secteur de l'acier continue son succès sur le marché international en 2021. Pendant une période où les politiques de protection continuent d'être fortement mises en œuvre, il est à noter que malgré la forte augmentation des importations, le ratio exportations/importations des produits sidérurgiques est passé de 109 % à 115 %. D'autre part, malgré la consommation intérieure en forte baisse ces derniers mois, la poursuite de l'augmentation des importations fait que la part de notre secteur de l'acier sur le marché intérieur diminue. Pendant ce temps, suite à l'accord sur les tarifs douaniers sur les importations d'acier entre les États-Unis et l'UE, il est observé qu'une nouvelle ère commence dans la réduction des barrières de protection élevées dans le commerce mondial de l'acier. Des pays comme le Japon et le Royaume-Uni poursuivent leurs initiatives pour être exemptés des tarifs imposés par les États-Unis sur les importations d'acier, tandis que la Corée du Sud travaille à améliorer le niveau de quota actuel. Dans le cadre des mesures de protection existantes, il y a une inquiétude que cet accord crée un système de 'commerce d'acier en circuit fermé' entre les États-Unis et l'UE. Un tel système est considéré comme contredisant le discours souvent mentionné de 'commerce libre et équitable' et est vu comme menant à une concurrence déloyale contre les pays tiers, y compris la Turquie. D'autre part, dans le cadre de l'accord en question, il est prévu que les exportations de l'UE vers les États-Unis provoqueront un déficit dans l'équilibre production-consommation déjà équilibré de l'Europe et que ce déficit sera compensé par des importations, ce qui pourrait créer une nouvelle opportunité pour le secteur sidérurgique turc. Dans ce contexte, compte tenu du fait que notre commerce extérieur avec les États-Unis et les pays de l'UE a une structure équilibrée et qu'il existe un accord entre les présidents des deux côtés pour augmenter le volume des échanges bilatéraux avec les États-Unis à 100 milliards de dollars, il est d'une importance vitale pour notre secteur sidérurgique d'entreprendre des initiatives multifacettes pour garantir que l'application des quotas entre les États-Unis et l'UE soit également mise en œuvre avec notre pays, et de manière similaire, d'assouplir les quotas que l'UE applique aux produits sidérurgiques turcs, transformant ainsi l'accord entre les États-Unis et l'UE, qui conduit à une concurrence déloyale, en une opportunité.